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Sessions > Session 5

Identifier, caractériser et représenter les contraintes par l'étude des usages des ressources par les sociétés, passées et actuelles

 

Proposition de communication à envoyer avant le 28 février 2026 à :

christophe.tuffery@culture.gouv.fr; erwan.vaissie@paleotime.fr ; aurelie.chassin-de-kergommeaux@univ-reims.fr ; alexa.dufraisse@mnhn.fr


Jusqu'aux années 1980, les espaces de montagne, maritimes ou de littoraux marécageux ont été considérés par de nombreux champs disciplinaires comme inaccessibles, hostiles, voire dangereux, contraignant les populations à des relations subies à ces territoires. De nouvelles découvertes archéologiques croisées à des observations ethnographiques récentes révèlent que ces espaces a priori "contraints" ont été traversés et occupés depuis une Préhistoire ancienne, parce qu'ils offraient des ressources naturelles exploitables et des lieux favorables à des implantations humaines, ponctuelles ou durables. Loin d'être répulsifs, ces espaces constituent l'une des conditions de possibilité de l'expression du système technique et social de ces populations, dont l'investissement serait synonyme de choix forts.
La notion de contrainte est considérée ici comme une combinaison de facteurs endogènes (sociaux) ou exogènes (environnementaux) dont l'acceptation (volontaire ou non) traduit des adaptations, des choix, des évitements pour les populations dans leurs relations étroites et multiples avec leur environnement.


La perception et l'appropriation par les groupes des espaces socialement construits, montrent une pluralité de scénarios d'adaptation aux facteurs participant de la notion de contrainte, qui varient selon les échelles considérées d'espaces et de temps. Cette diversité renvoie à la notion de socio-écosystème défini comme complexe adaptatif résultant d'interactions constantes entre des entités bio-géophysiques et des acteurs sociaux.


Or la question de la caractérisation de ces contraintes et leur quantification se pose rarement dans nos disciplines (archéologie, paléoenvironnement, histoire, géographie, ethnographie, anthropologie, etc.), ce qui rend difficile une définition de la notion d'"espace contraint", voire la reconnaissance des différentes formes de contraintes qui nous sont accessibles à travers les manifestations socioculturelles, techniques et économiques.


Les communications proposées devront proposer des cas d'étude permettant d'illustrer concrètement comment la notion d'espace contraint a été abordée par les disciplines scientifiques étudiant les groupes humains et les environnements pour la Préhistoire. Comment les différentes formes possibles de contraintes (physiques, climatiques et écologiques) ont-elles été évaluées pour ce qui concerne la recherche, la circulation et la gestion des ressources (minérales, végétales, animales) ?
Les communications attendues pourront permettre, par exemple, de discuter des paramètres à prendre en compte dans l’étude des contraintes de relief et des plus courts chemins : relief, paramètres physiques ou biophysiques, types et tailles des groupes humains, etc. Les communications pourront s’appuyer sur des exemples issus de la littérature ethnographique, illustrant l’adaptation de populations à des espaces perçus comme « contraignants » mais néanmoins empruntés. Elles pourront également présenter des expérimentations menées par les chercheur·ses eux-mêmes, confrontant la pratique directe de ces espaces considérés a priori comme « contraignant » à leur étude, à l’image des travaux en technologie lithique qui ont tiré parti de la taille expérimentale. Enfin, une attention particulière pourra être portée à la relativité de la notion de contrainte, en lien avec l’importance des sites concernés (dimension, fréquence d’occupation et installation, capacité d’accueil, etc.) et leur fonction dans les usages des territoires notamment par rapport aux ressources étudiées (halte ponctuelle isolée, lieu d’installation durable ou réseau d’implantations).


Les communications seront également invitées à rendre-compte de leurs réflexions et de leurs choix sur les modes de représentation des différentes formes d'espaces contraints aux différentes échelles de temps et d'espace étudiées ; la cartographie de ces contraintes n’étant pas toujours évidente. Certains éléments topographiques perçus aujourd’hui comme des barrières (grands fleuves, bras de mer) ne l’étaient peut-être pas durant la Préhistoire. La représentation de ces espaces ne saurait donc reposer sur nos perceptions contemporaines ni sur les schémas traditionnels de représentation auxquels nous sommes habitués.

 

Organisateurs/trices :


Erwan Vaissié (Paléotime et UMR 7041 ArScAn Antet, Nanterre)


Aurélie Chassin de Kergommeaux (Université de Reims Champagne Ardennes, UR GEGENA)


Christophe Tufféry (Min. Culture et UMR 8068 TEMPS, Nanterre)


Alexa Dufraisse (UMR 7209, BioArch, Paris)

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