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De l’Atlantique à la Méditerranée : les îles, entre contractions géographiques et transgressions culturelles
Proposition de communication à envoyer avant le 28 février 2026 à :
benoit.berardmart@gmail.com ; marie-yvane.daire@univ-rennes.fr ; christophe.gilabert@culture.gouv.fr ; baiucheddu@gmx.fr
Les contraintes imposées par les milieux insulaires sont depuis longtemps au cœur des préoccupations des chercheurs, en particulier autour de la question de l’insularité. Concernant cette dernière, longtemps centrale dans l’approche archéologique, s’est pourtant effectué un véritable changement de paradigme au cours des deux dernières décennies.
L’un des biais des recherches n’a-t-il pas été de considérer les îles et l’interface littorale comme des entités extérieures ou périphériques à tout territoire organisé où les forçages environnementaux seraient plus prépondérants que sur le continent ? La question ne doit-elle pas être envisagée sous l’angle proposé par des géographes de « méritoires » au sein desquels les opportunités (contacts, déplacements, etc.) relativisent la contrainte de l’insularité ? Une spécificité réduite à la notion d'insularité a-t-elle une consistance, quand il s'agit de traiter les occupations humaines dans un territoire clos géographiquement ?
Discuter du rapport entre l’objet « l’île » et de son effet « l’insularité », c’est ce à quoi nous vous invitons principalement dans le cadre de cette session. Cependant, du fait de leur histoire géologique et de leurs réalités physiques, les îles ont exposé leurs occupants préhistoriques à d’autres types de contraintes (volcanisme, tsunamis, changements climatiques, tempêtes, cyclones, épisodes de houles de forte intensité) qu’il sera aussi important d’interroger entre risques, résilience et opportunités.
Le territoire méditerranéen, avec ses milliers d’îles toutes très différentes, constitue un terrain privilégié pour analyser la façon dont les communautés se sont accommodées de ces réalités sur le temps long. Ainsi, longtemps considérées comme périphériques ou marginales, les îles ont pourtant joué un rôle central dans les dynamiques préhistoriques et protohistoriques, en raison de leur singularité géographique, environnementale et/ou culturelle. Nous nous y intéresserons particulièrement aux stratégies d’adaptation mises en place par les sociétés : gestion et diversification des ressources, innovations techniques liées à l’insularité, organisation des mobilités et des échanges ou encore expressions symboliques et identitaires.
Les archipels océaniques (Polynésie, Antilles, etc.) sont parmi les dernières terres occupées par l’Homme. Dans les Antilles, les contraintes environnementales pourraient apparaître comme des forçages indépassables. Cependant, au cours des dernières années, nombreux sont les travaux ayant illustré la capacité des sociétés précolombiennes à dépasser ces réalités pour construire un véritable espace de civilisation archipélique.
De l’autre côté de l’Atlantique, les nombreuses recherches menées sur des îles et îlots de la façade européenne démontrent la richesse des occupations préhistoriques au sens large et nourrissent aussi le questionnement des forçages environnementaux autant que celui de la contrainte d’isolement vs l’opportunité de contacts et d’échanges.
Évidemment, dans ces différents espaces, une fois dépassée l’illusion d’une frontière naturelle unique et indépassable formée par la ligne littorale, la question de la territorialité se pose en de nouveaux termes. Dans leur dimension paléogéographique, il conviendra d’envisager les différences de situation entre les îles continentales et les îles de pleine mer, ainsi que l’analyse des contextes archipéliques. Elle nous convoque alors à interroger l’existence de territoires plus réduits (intra-insulaire) comme plus larges (interinsulaires) mais aussi d’une autre nature (méritoires).
Organisateurs/trices :
Benoît Bérard, Université des Antilles, UMR 8096 Archéologie des Amériques
Marie-Yvane Daire, CNRS, UMR 6566 CReAAH
Christophe Gilabert, DRAC Occitanie, UMR 5140 ASM
Kewin Peche-Quilichini, Collectivité de Corse, musée de l'Alta Rocca, UMR 5140 ASM
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