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L’occupation des espaces littoraux et insulaires à l’épreuve des embruns marins
Proposition de communication à envoyer avant le 28 février 2026 à :
catherine.dupont@univ-rennes.fr ; benjamin.gehres@cnrs.fr ; lorena.audouard@culture.gouv.fr ; valdis-b@latnet.lv ; anass.butsch@univ-rennes.fr ; alessandro.marcuzzi@univ-rennes.fr ; anna.stafford@univ-rennes.fr ; dksleebos@gmail.com
Le contraste qu’il peut parfois exister entre les villages côtiers bondés de touristes aux beaux jours et la désertification de ces mêmes lieux aux périodes automnales et hivernales illustrent bien la carte mentale que certaines populations humaines contemporaines ont des zones côtières. A la mauvaise saison, il fait trop froid, trop venteux et trop humide pour faire villégiature près de l’océan.
Malgré l’image négative qui a pu peser sur les environnements littoraux, force est de constater qu’en remontant dans le temps, les archéologues débusquent des évidences d’occupations passées dans toutes les zones du globe bercées ou imprégnées d’embruns marins. On peut alors s’interroger sur la balance qui existe entre contraintes et atouts dans ces espaces. La diversité de ces derniers (marais, deltas, estuaires, îles…) interroge les capacités d’adaptation des populations humaines.
Le cas des îles est emblématique. Selon les points de vue, elles peuvent représenter soit des isolats repliés sur eux-mêmes, reclus et réfractaires à tout contact étranger, soit des plateformes ouvertes vers les multiples influences extérieures. À la manière d’une pieuvre tentaculaire, l’île permet d’avoir à sa périphérie des contacts avec d’autres groupes humains et d’autres ressources. Cette île peut être vue comme centrale, périphérique, voire appartenant à un ensemble. Elles peuvent ainsi représenter des îlots salvateurs, des points d’étapes lors de voyages au long cours. Elles peuvent aussi être des sentinelles de protection de points stratégiques du littoral.
Cette session portera sur les territoires littoraux et insulaires et l’adaptation des populations préhistoriques à ces environnements. Les contraintes physiques (recul du trait de côte, accessibilité des îles, accostage), climatiques (humidité, tempête, ensablement), ou encore d’accessibilité aux ressources alimentaires et de matériaux ont-ils nécessité des stratégies particulières ? Quels artefacts ou structures a l’archéologue pour les mettre en évidence ?
Peut-on observer sur l’ensemble des systèmes insulaires et littoraux des comportements proches ? Les populations ont-elles subi leurs environnements, et ont-elles adapté leurs occupations en se repliant, en transformant leurs milieux, voire en quittant leurs espaces par des migrations saisonnières de leurs habitats ? Observe-t-on des cas de spécialisation des occupations ; ces groupes exploitant le milieu maritime et littoral pour en tirer le meilleur parti ? Les recherches sur les stratégies de subsistance nous démontrent d’ores et déjà selon les espaces concernés l’exploitation de ressources accessibles au rythme des saisons ou des marées, mais aussi l’existence d’un transfert de connaissances important sur ces territoires.
Comment se sont alors adaptées ces populations dans les différentes régions du globe ? La mer et l’océan ont-ils été des limites subies, ou bien des vecteurs d’adaptation et de dépassement des contraintes ?
The occupation of coastal and insular areas put to the test by sea spray
The contrast between coastal villages crowded with tourists in summer time and the abandonment and desolation of some of these same places in autumn and winter clearly illustrates the mental map that contemporary societies have of coastal areas. In the off-season, it is considered simply too cold, too windy and too wet to live near the ocean.
Despite the negative image that coastal environments can have, it is clear that, going back in time, archaeologists are uncovering evidence of past occupation in all areas of the globe that are permeated by sea spray. This raises questions about the balance between constraints and assets in these areas. And their sheer diversity (marshes, deltas, estuaries, islands, etc.) has tested the adaptability of human populations.
The case of islands is emblematic. Depending on one's point of view, they can represent either isolated entities, closed in on themselves, reclusive and resistant to any foreign contact, or platforms open to multiple external influences. Like a sprawling octopus, an island allows for contact with other human groups and resources on its periphery. Thus, an island can be seen as central, peripheral, or even part of a larger whole. Islands can represent lifesaving havens and stopping points on long journeys. They can also serve as sentinels protecting strategic points along the coastline.
This session will focus on coastal and island territories and the adaptation of prehistoric populations to these environments. Did physical constraints (coastal retreat, island accessibility, landing), climatic constraints (humidity, storms, silting), or even access to food and material resources require specific strategies? What kinds of artefacts or structures permit the archaeologist to reveal them?
Can similar behaviors be observed across all island and coastal systems? Were populations constrained by their environments, and have they adapted their settlements by retreating, transforming their environments, or even leaving their spaces through seasonal migration from their habitations? Are there cases of specialisation at these sites, with these groups exploiting the maritime and coastal environment to their full advantage? Research on subsistence strategies already shows us that, depending on the area concerned, resources are exploited according to the seasons or tides, and also that there is a significant transfer of knowledge in these territories.
How did these populations adapt in different regions of the globe? Were the sea and the ocean perceived as limiting factors, or as vectors for adaptation and overcoming constraints?
Organisateurs/trices :
Catherine Dupont, CNRS, CReAAH, Rennes, France
Benjamin Gehres, CNRS, CReAAH, Rennes, France
Lorena Audouard, DRAC Grand Est, MCC, CReAAH, France
Valdis Bērziņš, University of Latvia, Riga, Lettonie
Anass Butsch, CNRS, CReAAH, Rennes, France
Alessandro Marcuzzi, CNRS, CReAAH, Rennes, France
Kevin Sleebos, University of Latvia, Riga, Lettonie
Anna Stafford, Université de Rennes, CReAAH, Rennes, France
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